« Chercher la bifurcation »
« Chercher la bifurcation »

« Qu’il vienne, qu’il vienne,
Le temps dont on s’éprenne. »
Ces deux vers de Rimbaud tournent dans ma tête. En relisant le poème en entier1, je mesure son élan tendu entre vitalité et tourments. Il conclut ainsi ces pages flamboyantes : « Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté. »
Est-ce qu’on attend encore quelque chose ? Est-ce qu’on espère encore quelque chose ? Est-ce qu’on guette le moment où l’horizon se dégagera et où on saura qu’un virage est pris ?
Chercher la bifurcation, changer de monde, si possible chacun à son rythme, trouver une vibration collective, construire des harmonies à deux, à dix, à mille.
Faire des efforts d’imagination, scruter les marges, les avantgardes, diffuser au centre et espérer qu’il se déplie.
Pouvoir chacun nommer ses convictions les plus précieuses, les préciser dans l’échange avec l’autre, vaincre nos peurs de l’inconnu, aimer la curiosité qui élargit la vie et la possibilité de s’épanouir.
Aux lieux culturels d’être des lieux ouverts, au coeur de la communauté, lieux de liens, de connaissance et d’émotion, à tous et toutes de les habiter, de venir ensemble pratiquer le savoir et l’art en les fréquentant le plus souvent possible.
À bientôt.
Hortense Archambault, directrice
Bobigny, le 2 juin 2025
1. Délires II : Alchimie du verbe
dans Une saison en enfer, Arthur Rimbaud, 1873.